top of page

Troubles anxieux et microbiote : un lien invisible, des solutions naturelles

  • asnaturopathie
  • 25 mars
  • 5 min de lecture

L’anxiété est devenue l’un des troubles psychiques les plus fréquents de notre époque.


Selon l’Organisation mondiale de la santé, près de 300 millions de personnes souffrent de troubles anxieux dans le monde. En parallèle, la recherche scientifique met de plus en plus en lumière le rôle du microbiote intestinal dans la régulation de notre santé mentale.


Ce qu’on appelait autrefois la "flore intestinale" semble avoir un impact bien plus vaste qu’on ne l’imaginait, notamment sur le cerveau et le système nerveux.


Santé mentale
Santé mentale

Microbiote intestinal et santé mentale


Le microbiote intestinal est constitué de plus de 100 000 milliards de micro-organismes, dont des bactéries, virus, levures et champignons, vivant dans nos intestins.


Ce véritable écosystème joue un rôle essentiel dans la digestion, la protection immunitaire, la synthèse de vitamines (comme la B12, la K ou certaines vitamines du groupe B), mais aussi dans la communication avec le cerveau.


Ce dialogue bidirectionnel entre intestin et cerveau s’effectue via ce que l’on appelle l’axe intestin-cerveau. Il fait intervenir le système nerveux entérique, le nerf vague, les cytokines inflammatoires et les neurotransmetteurs produits en grande partie dans l’intestin.



Le microbiote influence-t-il réellement notre humeur ?


Oui, de plus en plus d'études montrent que des déséquilibres du microbiote (appelés dysbioses) sont associés à des troubles de l’humeur, notamment à l’anxiété et à la dépression.


Une étude publiée dans Nature Microbiology en 2019 a mis en évidence que certaines bactéries intestinales (comme Coprococcus et Dialister), sont associées au bien-être mental, tandis qu’une absence de ces bactéries peut être corrélée à des symptômes dépressifs.


Une autre étude parue dans Psychiatry Research en 2017 a constaté que les personnes souffrant de troubles anxieux avaient un microbiote intestinal moins diversifié, avec une prévalence accrue de certaines souches pathogènes.


Troubles anxieux : comprendre les symptômes pour mieux agir


Avant de parler des solutions, il est utile de rappeler ce que l’on appelle un trouble anxieux.


Ce terme regroupe plusieurs formes : anxiété généralisée, phobies, attaques de panique, troubles obsessionnels compulsifs (TOC), trouble de stress post-traumatique (TSPT)...


Ils se caractérisent par une peur excessive, une hypervigilance, des pensées envahissantes, des troubles du sommeil, une fatigue chronique et des symptômes physiques (palpitations, maux de ventre, tensions musculaires...).


Il est désormais clair que ces manifestations ne relèvent pas seulement d’un "problème dans la tête", mais d’un déséquilibre global, souvent enraciné dans le système nerveux autonome, le terrain digestif, l’inflammation chronique et les carences nutritionnelles.


Microbiote
Microbiote

L’axe intestin-cerveau : un terrain d’intervention privilégié en naturopathie


La naturopathie, en tant que médecine traditionnelle occidentale de prévention et d’hygiène de vie, considère depuis longtemps que l’intestin est au cœur de la santé globale.


L’approche naturopathique va donc naturellement inclure un travail sur le microbiote, l'alimentation et l'équilibre psycho-émotionnel.


Voici les principaux leviers naturopathiques pour agir à la fois sur le microbiote et sur les troubles anxieux :


1. Rééquilibrer le microbiote intestinal


Nettoyer le terrain

Avant d’apporter des probiotiques ou compléments, il est souvent nécessaire de réduire la prolifération des mauvaises bactéries. Cela peut passer par :


  • Une réduction des sucres rapides, produits ultra-transformés et farines blanches.

  • Une cure de plantes antimicrobiennes douces comme l’origan, le clou de girofle, l’ail, le lapacho ou la berbérine (à utiliser avec accompagnement).

  • Des monodiètes ou des jeûnes courts (24 à 48h) pour reposer le système digestif, selon le profil de la personne.


Favoriser la diversité bactérienne

  • Introduire des aliments fermentés (kéfir, kombucha, choucroute crue, miso, tempeh).

  • Consommer des fibres prébiotiques (inuline, pectine, FOS...) présentes dans l’ail, l’oignon, les poireaux, les topinambours, les pommes…

  • Ajouter des probiotiques naturels sous forme de compléments (choisir des souches validées comme Lactobacillus rhamnosus GG, Bifidobacterium longum, Lactobacillus helveticus).


Une étude de 2011 (Bravo et al.) a montré que Lactobacillus rhamnosus pouvait réduire les niveaux de cortisol et améliorer les comportements liés à l’anxiété chez les souris via le nerf vague.


2. Soutenir le système nerveux naturellement

Un microbiote équilibré peut améliorer la production de neurotransmetteurs comme la sérotonine (dont environ 90 % est produite dans l’intestin) et le GABA, un neurotransmetteur apaisant.


Pour renforcer cette production :

  • Magnésium (marine ou bisglycinate) : indispensable à la régulation nerveuse.

  • Plantes adaptogènes : comme la rhodiole, l’ashwagandha ou l’éleuthérocoque, qui aident à mieux gérer le stress chronique.

  • Infusions calmantes : passiflore, mélisse, aubépine, tilleul.

  • Acides aminés (tryptophane, tyrosine) : présents dans la banane, les œufs, les légumineuses, les noix.


Une revue de 2016 dans Nutrition Neuroscience a conclu que certains probiotiques peuvent agir comme des "psychobiotiques", c’est-à-dire moduler positivement le stress et les émotions via l’axe intestin-cerveau.


3. Agir sur l’inflammation de bas grade

Beaucoup de personnes anxieuses souffrent d’une inflammation chronique de bas grade, souvent liée à une porosité intestinale et à un microbiote déséquilibré.

Cette inflammation entretient le stress oxydatif et affecte le cerveau.


Solutions naturopathiques :

  • Oméga-3 (EPA/DHA issus de poissons gras ou de micro-algues).

  • Curcuma, gingembre, romarin : anti-inflammatoires naturels.

  • Glutamine, zinc, quercétine : pour réparer la muqueuse intestinale.

  • Alimentation anti-inflammatoire : riche en végétaux colorés, oméga-3, pauvre en sucres rapides.


4. Accompagner par la sophrologie et la réflexologie


En complément de l’approche nutritionnelle et micronutritionnelle, les techniques de sophrologie et réflexologie plantaire permettent d’agir en douceur sur le système nerveux autonome.


  • La sophrologie permet de ramener le corps au calme en stimulant la respiration, la conscience corporelle et le relâchement musculaire. Elle renforce la résilience face au stress.


  • La réflexologie agit sur le système digestif et le système nerveux via des pressions ciblées. Elle stimule l’élimination des toxines et aide à relancer le "nerf vague", essentiel dans l’axe intestin-cerveau.


Vers une approche intégrative et personnalisée


Chaque personne étant unique, il est essentiel d’adopter une approche individualisée.


En consultation, je prends en compte :


  • Le terrain naturopathique (digestif, nerveux, hormonal, etc.)

  • L’histoire de vie, les stress anciens ou actuels

  • L’alimentation, le sommeil, l’activité physique, le rythme de vie

  • Les interactions possibles entre émotions, microbiote et troubles somatiques


Le but n’est pas de supprimer l’anxiété à tout prix, mais d’en comprendre les racines, et de retrouver un équilibre durable par des méthodes naturelles, progressives et respectueuses du corps.


Conclusion : cultiver la paix intérieure… dans nos intestins


Loin d’être isolés dans nos têtes, les troubles anxieux ont bien souvent des racines corporelles profondes, et notamment digestives.


Le microbiote, cet allié invisible, influence notre bien-être mental bien plus qu’on ne le pensait, mais il est possible de le nourrir, de le rééquilibrer et d’en prendre soin grâce à une hygiène de vie naturelle et ciblée.


En naturopathie, nous travaillons main dans la main avec le corps, pas contre lui. En écoutant les signaux de l’intestin, en renforçant le microbiote, en accompagnant le système nerveux et en calmant l’inflammation, il est possible de retrouver une sérénité durable, de l’intérieur vers l’extérieur.

Prenez soin de vous… et de votre flore !


📚 Références scientifiques

  1. Valles-Colomer, M. et al. (2019). The neuroactive potential of the human gut microbiota in quality of life and depression. Nature Microbiology.

  2. Bravo, J. A. et al. (2011). Ingestion of Lactobacillus strain regulates emotional behavior and central GABA receptor expression in a mouse via the vagus nerve. PNAS.

  3. Sarkar, A. et al. (2016). The Microbiome in Psychology and Cognitive Neuroscience. Trends in Cognitive Sciences.

  4. Liu, R. T., Walsh, R. F. L., & Sheehan, A. E. (2019). Prebiotics and probiotics for depression and anxiety: A systematic review and meta-analysis. Nutrition Neuroscience.







 
 
 

Comments


bottom of page