Qu'est ce qui caractérise le stress chronique ?
Le stress chronique est un état psychologique et physiologique résultant d'une exposition prolongée à des facteurs de stress, dépassant la capacité de l'individu à y faire face efficacement.
Contrairement au stress aigu, qui est une réponse temporaire dysfonctionnelle de 4 semaines maximum, à un événement traumatisant, le stress chronique persiste sur une longue période, souvent sans répit ni résolution.
Cette condition peut avoir des origines variées, telles que des problèmes professionnels, des difficultés relationnelles, des enjeux financiers, ou encore un environnement quotidien trop exigeant.
L'étude scientifique du stress, notamment à travers le modèle du stress de Selye, identifie trois phases distinctes dans la réaction au stress : l'alarme, la résistance et l'épuisement, correspondant au stress chronique.
Physiologiquement, le stress chronique maintient le corps dans un état d'alerte constante, avec une production continue de cortisol.
Le cortisol a plusieurs fonctions, notamment :
Augmentation de la glycémie pour fournir de l'énergie aux cellules.
Modulation de la réponse immunitaire en supprimant l'inflammation.
Aide à maintenir la pression artérielle et la fonction cardiaque.
Bien que le cortisol soit crucial pour la gestion du stress à court terme, sa production prolongée peut avoir des effets délétères sur l'organisme.
Dans cet article, nous allons voir les points suivants :
conséquences
comment traiter
qui consulter
Conséquences du stress chronique sur votre corps
On sous-estime encore l'impact du stress chronique sur notre santé physique et mentale. La dépression ou le burn-out sont les répercussions les plus évidentes, mais le stress mobilisant toutes nos ressources pour rester en état de vigilance permanent, provoque des réactions en chaine impactant bien d'autres systèmes.
Stress chronique, diabète et l'obésité : les troubles métaboliques
Il est aujourd'hui avéré que le diabète de type II peut se déclencher suite à une période de stress prolongé. Les mécanismes sont bien connus :
Augmentation de la glycémie :
Le cortisol stimule la néoglucogenèse, un processus par lequel le glucose est synthétisé à partir de sources non glucidiques, telles que les acides aminés et les lipides, augmentant ainsi la glycémie. Cette élévation prolongée du glucose sanguin contribue au risque de résistance à l'insuline et de diabète de type 2.
Résistance à l'insuline :
Le cortisol interfère avec l'action de l'insuline, rendant les cellules moins sensibles à cette hormone. L'insuline est cruciale pour le métabolisme du glucose, car elle facilite l'entrée du glucose dans les cellules pour être utilisé comme énergie. Lorsque les cellules deviennent résistantes à l'insuline, le glucose s'accumule dans le sang, menant à l'hyperglycémie et au diabète de type 2.
Accumulation de graisse abdominale :
Une caractéristique du syndrome métabolique, un précurseur du diabète, est l'accumulation de graisse abdominale. Le cortisol favorise le stockage des graisses dans la région abdominale. La graisse abdominale n'est pas passive; elle sécrète des cytokines inflammatoires et des substances qui peuvent également promouvoir la résistance à l'insuline, créant un cercle vicieux qui augmente le risque de diabète.
Stress chronique et santé mentale
lorsque le stress devient chronique, les niveaux élevés et prolongés de cortisol perturbent l'homéostasie neuroendocrine, entravant la fonction et la régénération des neurones, particulièrement dans l'hippocampe, une région clé pour la régulation des émotions et de la mémoire.
L'exposition continue au cortisol modifie la transmission des neurotransmetteurs, tels que la sérotonine et la dopamine, essentiels à la régulation de l'humeur, du sommeil, de l'appétit, et du plaisir.
Cette perturbation peut conduire à une réduction de la neuroplasticité, diminuant la capacité du cerveau à s'adapter aux nouveaux apprentissages et à récupérer de l'exposition au stress.
En conséquence, les individus souffrant de stress chronique peuvent expérimenter une gamme de symptômes psychologiques, incluant l'anxiété, la dépression, des troubles du sommeil, une diminution de la concentration, et une vulnérabilité accrue aux troubles de l'humeur.
Enfin, le stress chronique peut affaiblir le système de rétroaction négative qui régule l'axe hypothalamo-pituitaire-surrénalien (HPA), entraînant une sécrétion déséquilibrée de cortisol. Cette dysrégulation de l'axe HPA est fréquemment observée chez les individus souffrant de troubles de l'humeur chroniques, soulignant le lien étroit entre le stress prolongé et les dérèglements psychologiques.
L'impact sur le système cardio vasculaire
Lors d'une réponse au stress prolongée, le système nerveux sympathique est continuellement activé, entraînant une sécrétion accrue de catécholamines, notamment l'adrénaline et la noradrénaline. Ces hormones induisent une augmentation de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle, sollicitant de manière excessive le cœur et les vaisseaux sanguins.
Cette condition hyperadrenergique chronique peut mener à l'hypertension, un facteur de risque majeur pour le développement de pathologies cardiovasculaires comme l'athérosclérose (formation de plaques athéromateuses dans les artères, résultant d'un processus inflammatoire initié par le dépôt de cholestérol LDL oxydé dans la paroi artérielle).
Par ailleurs, le cortisol, en réponse à l'activation prolongée de l'axe hypothalamo-pituitaire-surrénalien (HPA) sous stress, favorise la lipolyse et l'accumulation de graisse viscérale. Cette graisse est métaboliquement active, sécrétant des adipokines pro-inflammatoires et des cytokines qui peuvent aggraver l'inflammation vasculaire et la résistance à l'insuline, augmentant ainsi le risque de maladie cardiovasculaire.
Les recherches indiquent également que le stress chronique affecte la fonction endothéliale, réduisant la disponibilité de l'oxyde nitrique, un vasodilatateur crucial, et favorisant ainsi un état de vasoconstriction et une augmentation de la rigidité vasculaire.
Ce déséquilibre entre les facteurs vasoconstricteurs et vasodilatateurs sous l'influence du stress chronique contribue à la pathogenèse de l'hypertension et de l'ischémie myocardique.
Ce à quoi on ne pense pas
"le stress chronique peut potentiellement nous rendre malade en réduisant notre capacité à nous défendre." Céline Ramdani
Le stress est bien connu pour faire le lit de pathologies assez courantes telle la constipation, la diarrhée, les migraines, l'acné, le psoriasis... Mais il peut être à l'origine de nombreuses autres pathologies plus graves.
Une production élevée de cortisol sur le long terme diminue la production de lymphocytes, qui sont des cellules clés dans la réponse immunitaire, compromettant ainsi la capacité du corps à lutter contre les agents pathogènes.
Le stress chronique affecte également l'immunité innée en modifiant la fonction des cellules tueuses naturelles (NK), des macrophages et des neutrophiles, essentielles dans la défense de première ligne contre les infections virales et bactériennes.
Il peut aussi entraîner un déséquilibre dans la production de cytokines, qui active et régulent l'activité du système immunitaire.
Une production excessive de cytokines pro-inflammatoires peut conduire à une inflammation chronique, contribuant au développement de maladies auto-immunes et de maladies inflammatoires chroniques, telles la maladie de Crohn et la polyarthrite rhumatoïde.
Enfin, de plus en plus d'éléments indiquent que le stress chronique, en modifiant le système neuro-immuno-endocrinien favorise la survenue de certain cancers.
Comment traiter le stress chronique ?
Vous l'aurez compris, le stress chronique est mauvais pour votre santé. Alors que faire ?
Le naturopathe et le sophrologue ne soignent pas les pathologies mais peuvent apporter des solutions naturelles pour les prévenir en vous aidant à gérer le stress qui en est à l'origine et à à améliorer votre état.
Quelles sont les plantes adaptées pour répondre au stress chronique :
Les plantes adaptogènes
Parmi les plantes adaptogènes, on retiendra en fonction d'un bilan complet et de contres indications éventuelles :
𝗔𝘀𝗵𝘄𝗮𝗴𝗮𝗻𝗱𝗵𝗮 : la plante de la résistance au stress, plutôt passager. Plante du stress post-traumatique, de la fatigue surrenalienne, du burn-out.
𝗥𝗵𝗼𝗱𝗶𝗼𝗹𝗮 : adaptogène de premier choix, plutôt utile dans une phase d’épuisement avec tendance dépressive.
𝗚𝗶𝗻𝘀𝗲𝗻𝗴 : excellent tonifiant, il est parfait pour la personne âgée, une personne plus jeune épuisée ou avec un traitement lours ou bien pour le sportif.
𝗕𝗮𝘀𝗶𝗹𝗶𝗰 𝗦𝗮𝗰𝗿𝗲́ (Tulsi) : idéal pour ceux qui vivent des périodes d'anxiété ou de tension nerveuse. Le Tulsi aide à apaiser l'esprit, à réduire le cortisol (l'hormone du stress) et à favoriser la clarté mentale.
𝗦𝗵𝗮𝘁𝗮𝘃𝗮𝗿𝗶 : l’amie des femmes, il rééquilibre et tonifie le système reproducteur féminin à toutes les étapes de la vie et permet de faire face aux stress induits par les changements hormonaux.
Les plantes du sommeil
Parce que dans la majorité des cas, le stress impacte le sommeil.
La valériane : La tranquillisante, sédative et relaxante
La passiflore : La plante du sommeil, relaxant musculaire, anxiété, nervosité
La mélisse : l'antispasmodique pour les troubles digestifs d'origine nerveux, insomnie, anxiété
L'aubépine : troubles du sommeil et hypertension
Le griffonia : Sédative, antidepressive, , satiétogène
L'eschscholtzia : Réveils nocturnes ou précoces
L'état du microbiote et de la perméabilité intestinale seront à explorer en priorité, ainsi que les carences en vitamines et minéraux (notamment les vitamines B et le Magnésium). La gemmothérapie (macérât de bourgeons) et les fleurs de Bach pourront également être proposés.
Ce que la sophrologie peut vous apporter
La sophrologie, une méthode psycho-corporelle conçue pour harmoniser le corps et l'esprit, offre une réponse complémentaire efficace au stress chronique.
Les exercices de relaxation dynamique de la sophrologie, combinant des mouvements doux avec une respiration contrôlée, aident à détendre le corps et à libérer les tensions accumulées. Ils interviendront sur les symptômes physiques tels que les tensions musculaires, les maux de tête, la fatigue ou les troubles du sommeil.
Les techniques de visualisation positive et la répétition de termes ressource participent à stabiliser les émotions et à réagir de manière plus mesurée aux situations stressantes.
Le manque de confiance en soi peut être à la fois une cause et une conséquence du stress chronique. La sophrologie, par ses pratiques de projection positive et d'affirmation de soi, contribue à renforcer l'estime de soi, gagner en confiance et réduire le niveau de stress global.
L'importance de revoir durablement ses habitudes du quotidien
Sans bouleverser son mode de vie, il faudra privilégier une alimentation "anti-stress", fondée sur la diversification, l'augmentation de fruits et légumes frais, et la chrono-nutrition. Certains aliments, consommés en collation vers 17h, favorisent la production de sérotonine, puis de mélatonine et préparent ainsi le sommeil.
L'activité physique régulière et la pratique de technique de respiration font partie des routines à instaurer dans sa vie quotidienne.
Tout l'enjeu réside dans la régularité des pratiques que les consultants ont du mal maintenir dès qu'ils se sentent mieux... au risque d'une rechute au moindre événement stressant.
Qui consulter en cas de stress chronique ?
Le médecin posera un diagnostique et pourra prescrire des analyses complémentaires
Le naturopathe proposera un programme personnalisée en alimentation et hygiène de vie, des compléments alimentaires, des plantes, des huiles essentielles, des fleurs de Bach et autres outils en fonction du bilan avec un suivi pour vous aider à modifier graduellement et durablement les habitudes qui font le terreau de la réapparition des symptômes
Le sophrologue vous aidera à stabiliser les émotions et l'anxiété
De nombreuses autres techniques comme la réflexologie, le yoga, les massages... s'avèrent bénéfiques en apportant du bien être aux consultants.
Anne-Sophie Dolhem - naturopathe à Buis-Les-Baronnies, Drôme, Visio
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