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Dépression et alimentation

Dernière mise à jour : 3 oct.


La relation entre alimentation et dépression scientifiquement prouvée


La dépression est une maladie complexe et multifactorielle, influencée par une combinaison de facteurs génétiques, biologiques, environnementaux et psychologiques. Parmi ces facteurs, l'alimentation joue un rôle déterminant mais malheureusement souvent sous-estimé.


Cet article explore la relation entre alimentation et dépression, en s'appuyant sur les preuves scientifiques actuelles pour mieux comprendre comment ce que nous mangeons peut influencer notre santé mentale.


Petit déjeuner complet
Alimentation équilibrée

Le rôle du microbiote intestinal

Les recherches récentes ont mis en lumière le rôle crucial du microbiote intestinal dans la régulation de la santé mentale. Le concept de l'axe intestin-cerveau suggère que les bactéries intestinales influencent le fonctionnement du cerveau à travers diverses voies, notamment le système immunitaire, les neurotransmetteurs et les hormones. Une alimentation riche en fibres, en probiotiques et en prébiotiques favorise une flore intestinale saine, ce qui peut avoir des effets bénéfiques sur l'humeur et réduire les symptômes dépressifs.


L'axe intestin-cerveau

L'axe intestin-cerveau est une voie de communication bidirectionnelle entre le tractus gastro-intestinal et le système nerveux central. Il implique des mécanismes neurologiques, endocriniens, immunologiques et métaboliques. Les microbiotes intestinaux, composés de trillions de micro-organismes, jouent un rôle central dans cette communication. Ils peuvent influencer l'humeur, le comportement et les processus cognitifs.


Les bactéries intestinales produisent des métabolites tels que les acides gras à chaîne courte (AGCC), qui ont des effets anti-inflammatoires et peuvent influencer directement le cerveau. Par exemple, le butyrate, un AGCC, est connu pour ses propriétés neuroprotectrices et anti-inflammatoires. Il peut traverser la barrière hémato-encéphalique et moduler l'activité des neurotransmetteurs, améliorant ainsi l'humeur et les fonctions cognitives.


Les Probiotiques et Prébiotiques

Les probiotiques sont des micro-organismes vivants bénéfiques, trouvés dans des aliments fermentés comme par exemple le yaourt, la choucroute et le kéfir. Les prébiotiques, quant à eux, sont des fibres alimentaires qui nourrissent ces bactéries bénéfiques. Plusieurs études l'ont démontré : la consommation de probiotiques et de prébiotiques peut améliorer la santé mentale en modifiant la composition du microbiote intestinal.


Un essai clinique publié dans le journal Nutritional Neuroscience en 2018[1] a révélé que les participants ayant consommé des probiotiques pendant huit semaines présentaient une réduction significative des symptômes de dépression et d'anxiété par rapport au groupe placebo. Les chercheurs ont attribué ces effets à l'amélioration de la communication entre l'intestin et le cerveau, ainsi qu'à la réduction de l'inflammation systémique.


Les effets de la dysbiose intestinale

La dysbiose intestinale, un déséquilibre du microbiote intestinal, est associée à divers troubles de l'humeur, y compris la dépression. La dysbiose peut entraîner une augmentation de la porosité intestinale. Cette condition permet aux toxines et aux bactéries de pénétrer dans la circulation sanguine, déclenchant une réponse immunitaire systémique et une inflammation chronique, qui sont toutes deux liées à la dépression.



Le microbiote et les neurotransmetteurs

Les microbiotes intestinaux influencent également la production et la régulation des neurotransmetteurs, des substances chimiques qui transmettent les signaux dans le cerveau. Par exemple, certaines bactéries intestinales produisent du GABA (acide gamma-aminobutyrique), un neurotransmetteur inhibiteur qui aide à réguler l'anxiété. D'autres produisent des précurseurs de la sérotonine, tels que le tryptophane, un acide aminé essentiel.


Un article de revue publié dans Frontiers in Cellular Neuroscience en 2019( a souligné l'importance des microbiotes intestinaux dans la modulation des neurotransmetteurs. Les auteurs ont noté que des niveaux déséquilibrés de certaines bactéries peuvent altérer la production de neurotransmetteurs, contribuant à des troubles de l'humeur comme la dépression et l'anxiété.


L'inflammation et la barrière hémato-encéphalique

L'inflammation chronique causée par une dysbiose intestinale peut également affecter la barrière hémato-encéphalique (BHE), une structure qui protège le cerveau des substances nocives circulant dans le sang. Une perméabilité accrue de la BHE permet à des molécules inflammatoires de pénétrer dans le cerveau, contribuant ainsi aux troubles neuropsychiatriques.


Une étude publiée dans Nature Reviews Neuroscience en 2018 a exploré comment l'inflammation systémique et l'activation immunitaire peuvent perturber la BHE. Les auteurs ont proposé que les interventions visant à améliorer la santé intestinale pourraient renforcer la BHE et protéger contre les troubles de l'humeur liés à l'inflammation.


Vous comprendrez ainsi mieux pour quoi votre naturopathe vous questionne sur le fonctionnement de votre sphère digestive et votre transit avec insistance !



illustration des intestins, du colon et du microbiote intestinal
Microbiote intestinal

L'impact des nutriments sur le cerveau


Les Oméga-3

On ne le répetera jamais assez : les acides gras oméga-3, présents dans les poissons gras, les noix et les graines, sont essentiels pour le bon fonctionnement du cerveau. Les études ont montré que les personnes consommant des niveaux élevés d'oméga-3 ont un risque réduit de dépression. Ces acides gras jouent un rôle dans la fluidité des membranes cellulaires neuronales et la modulation des neurotransmetteurs comme la sérotonine, souvent appelée l'« hormone du bonheur ».

Les mécanismes possibles incluent la réduction de l'inflammation neuronale et l'amélioration de la plasticité synaptique.


Les vitamines du groupe B

Les vitamines B, en particulier la B6, la B12 et l'acide folique (B9), sont vitales pour la synthèse des neurotransmetteurs et le métabolisme énergétique du cerveau. Des carences en vitamines B ont été associées à une augmentation des symptômes dépressifs. Par exemple, une carence en folate peut réduire la production de sérotonine, dopant ainsi les risques de dépression.


Une étude de 2016 publiée dans le Journal of Clinical Psychiatry a montré que les patients souffrant de dépression sévère présentaient souvent des niveaux bas de vitamines B12 et B9. Les chercheurs ont noté que la supplémentation en ces vitamines pouvait aider à atténuer les symptômes de la dépression, soulignant ainsi leur rôle crucial dans la santé mentale.


Les Antioxydants

Les antioxydants, tels que la vitamine C, la vitamine E et le bêta-carotène, protègent le cerveau contre le stress oxydatif, qui peut endommager les cellules nerveuses et contribuer à des troubles de l'humeur. Une alimentation riche en fruits et légumes, qui sont d'excellentes sources d'antioxydants, est associée à un risque plus faible de dépression.


Le stress oxydatif est un processus qui cause des dommages cellulaires en raison de l'accumulation de radicaux libres. Ces molécules instables peuvent endommager les cellules cérébrales, entraînant une inflammation et une dysfonction neuronale. Les antioxydants neutralisent les radicaux libres, réduisant ainsi le stress oxydatif et protégeant la santé cérébrale.


fruits, légumes, poissons, crudités
Alimentation riches en antioxydants et omega 3

Les régimes alimentaires et la dépression


Le régime méditerranéen

Le régime méditerranéen, riche en fruits, légumes, poissons, noix et huile d'olive, a été associé à une réduction des symptômes dépressifs, en plus de tous les bienfaits que nous lui connaissons déjà. Des études ont démontré que les personnes suivant ce régime ont un risque plus faible de développer une dépression, probablement en raison de la combinaison d'acides gras sains, de vitamines et de minéraux qu'il apporte.


Une revue systématique publiée dans le journal Molecular Psychiatry en 2018 a analysé les résultats de plusieurs études et a conclu que le régime méditerranéen était associé à une réduction de 33 % du risque de dépression. Les auteurs ont noté que les composants anti-inflammatoires et antioxydants de ce régime alimentaire jouent un rôle clé dans la protection contre les troubles de l'humeur.


Le régime occidental

En revanche, le régime occidental, caractérisé par une consommation élevée de sucre, de graisses saturées et de produits transformés, est lié à une augmentation du risque de dépression. Ce type d'alimentation peut provoquer des inflammations et un déséquilibre des microbiotes intestinaux, tous deux associés à une mauvaise santé mentale.


Ce sont les niveaux plus élevés de cytokines inflammatoires, marqueurs de l'inflammation, induits par le régime occidentalce qui est associé à une augmentation des symptômes dépressifs. Ces résultats suggèrent que les choix alimentaires peuvent avoir des effets directs sur la chimie cérébrale et l'humeur.



hamburger au fromage
Alimentation occidentale

Les effets du sucre et des aliments transformés

Une consommation excessive de sucre et d'aliments transformés peut entraîner des pics de glycémie et des déséquilibres hormonaux, qui affectent négativement l'humeur. Des études ont montré que les régimes riches en sucre peuvent augmenter les niveaux d'inflammation systémique et perturber les neurotransmetteurs, contribuant ainsi à des sentiments de dépression et d'anxiété.


L'inflammation et la dépression

L'inflammation chronique est un facteur clé dans le développement de la dépression. Une alimentation riche en sucres ajoutés et en graisses saturées peut provoquer une réponse inflammatoire dans le corps, libérant des cytokines pro-inflammatoires qui peuvent traverser la barrière hémato-encéphalique et affecter la fonction cérébrale.


Un article de revue publié dans Frontiers in Immunology en 2019 a exploré le lien entre l'inflammation et la dépression, soulignant que les régimes pro-inflammatoires sont associés à une augmentation des symptômes dépressifs. Les auteurs suggèrent que réduire la consommation d'aliments inflammatoires et augmenter les aliments anti-inflammatoires, comme les fruits, les légumes et les poissons gras, peut aider à atténuer les symptômes de la dépression.


La glycémie et l'humeur

Les fluctuations rapides de la glycémie, causées par une consommation excessive de sucre, peuvent également affecter l'humeur. Lorsque la glycémie chute après un pic élevé, cela peut entraîner des sentiments de fatigue, d'irritabilité et de dépression. Une alimentation équilibrée, riche en fibres et en protéines, peut aider à stabiliser la glycémie et à maintenir une humeur plus stable.


Conclusion

La relation entre alimentation et dépression est complexe et multidimensionnelle. Une alimentation équilibrée et riche en nutriments essentiels joue un rôle déterminant dans la prévention et la gestion de la dépression. Intégrer des acides gras oméga-3, des vitamines du groupe B, des antioxydants et des aliments favorisant une bonne santé intestinale dans notre alimentation peut avoir des effets bénéfiques significatifs sur notre bien-être mental.


Pour conclure, il est essentiel de reconnaître que, bien que l'alimentation ne soit pas une solution miracle à elle seule, elle constitue une composante fondamentale d'un mode de vie sain et équilibré, capable de soutenir et d'améliorer notre santé mentale. Les professionnels de la santé et les naturopathes doivent continuer à promouvoir des habitudes alimentaires saines comme partie intégrante de la prévention et du traitement des troubles dépressifs. Ils sauront supplémenter en cas de carences avérées.


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